Le 1er juin 2016 lors d’un CCE Extraordinaire, la Direction, dans son rôle d’information / consultation, a commencé à présenter aux organisations syndicales son projet d’organisation simplifiée Pôle Emploi 2020.
Ce projet vise à abandonner un grand nombre de missions. L’idée consiste à lutter contre le chômage en fermant les A2S et en se privant de l’expertise de ses agents acquises depuis des années. À cela vient s’ajouter l’éloignement croissant des demandeurs d’emploi via la digitalisation de nos services.
Après des années à nous conter que les demandeurs d’emploi avaient besoin de services spécialisés pour les accompagner, du jour au lendemain la Direction nous soumet un projet dans lequel elle nous explique en long, en large et en travers que la problématique de nos usagers relevant de ces services est… géographique !!!! En effet, on nous explique que l’orientation avec ses équipes de psychologues, que la méthode de recrutement par simulation (MRS), que le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) et que les Conseillers Justice doivent tous rejoindre les agences locales dites de proximité.
Nous condamnons fermement cette position de la Direction et mettons en avant la sauvegarde de ces missions spécialisées que la Direction entend mettre à mal dans ce projet.
La Direction sûre d’elle quand à l’orientation qu’il faut donner à Pôle Emploi d’ici 2020, peine allègrement à nous expliquer comment elle va s’y prendre pour les agents concernés par cette réorganisation qui au final nous touchera tous.
Psychologues du travail : Il n’y a pas d’informations claires sur la cartographie future des psychologues du travail et le flou s’accentue d’avantage quand il s’agit de nous dire qu’elles seront leurs activités demain. Grands manitous du CEP ? Garants des profils présentés aux entreprises ? Bref, à l’inquiétude des mouvements et de l’éclatement de leurs équipes, les psychologues du travail peuvent rajouter celles liées à l’évolution de leur métier. Pôle Emploi continue son long chemin vers l’anéantissement d’un de ses fondamentaux, l’Orientation !
MRS : Se sont des équipes en sous effectif au bord de l’épuisement qui gèrent ce service à trois ou quatre conseillers et dont il arrive que ce soit les personnels du pôle Appui qui les assistent pour permettre aux exercices de se réaliser. Si ce service est encore aujourd’hui rendu possible, c’est uniquement grâce aux agents qui l’assurent et qui le réalisent dans un climat bien souvent pathogène ! On s’interroge légitimement sur le devenir de ce service qui, si les agents doivent rejoindre les équipes entreprises des différentes agences de proximité, risque de perdre la réalisation des exercices au profit de la sous traitance.
CSP : Voilà un service dont les agents sont des habitués de la crise d’angoisse. Soumis à un conventionnement qui se renouvelle chaque année, l’existence même ce service est une source inépuisable de Risques psychosociaux. À cela s’ajoute la concurrence de la sous traitance et bien évidemment la gestion de la détresse des usagers concernés qui rappelons le sont là pour cause de licenciements économiques. Le devenir des équipes qui s’occupent du CSP se trouve-t-il du côté de la nouvelle loi Travail ? Elle prévoirait qu’un accompagnement spécifique calqué sur la CSP soit proposé par Pôle Emploi aux salariés licenciés pour refus de modification salariale ou horaire en cas d’accord dans l’entreprise. Il s’agirait d’un dispositif nommé « Parcours d’Accompagnement personnalisé ». Ça laisse rêveur… (cf Art.11 Art. L. 2254-3 – https://www.senat.fr/ )
Équipes Justice : Bon… et bien là on tutoie les abîmes du désintérêt total et absolu de Pôle Emploi sur la question. Il y a peu de temps Pôle Emploi perdait son agence historique sur l’accompagnement des publics sous main de justice, feu l’Espace Liberté Emploi. Enfin perdait… supprimait plutôt ! Au prix d’une lutte des Conseillers Pôle Emploi Justice et de la (bien trop seule) CGT, une équipe perdure au sein de l’A2S Paris Est avec 7 conseillers et 8 autres qui sont répartis dans les A2S de la grande couronne. La situation francilienne qui comprend 1/3 de la population pénale nationale nécessite des moyens à la hauteur de l’enjeu. Seule une équipe unifiée et coordonnée peut répondre à la spécificité de cet accompagnement. À la prise en charge en milieu fermé doit revenir la prise en charge en milieu ouvert des publics encore sous le coup d’une mesure de Justice, mais la Direction dans sa politique d’accompagnement vers le moins-disant ne le réalise même pas. Aujourd’hui, les Conseillers Justice n’ont pas pas de nouvelle convention nationale, encore moins de déclinaison régionale et l’interlocuteur au niveau national est absent depuis des mois. Le projet Pôle Emploi 2020 bien entendu ne prévoit aucun correctif et au désintérêt actuel, s’ajoute celui qui se préfigure à la lecture du projet.
Les agences de proximité vont devenir des agences « fourre-tout » dans lesquelles personne aujourd’hui ne peut dire qui fera quoi et surtout comment. Aucune garantie n’est apportée aux agents exerçant ses différentes missions dans les A2S sur la manière dont elles seront exercées demain. Quid de l’expertise des agents qui occupent ces postes et quid de la reconnaissance qu’on apporte à leur travail ?
Nous dénonçons cette réorganisation et nous vous proposons de venir à l’Assemblée Générale du personnel, ouverte à tous les agents, le mardi 18 octobre 2016 à la Bourse du travail pour vous donner les dernières informations et défendre nos missions.
les informations pour participer à cette assemblée sont à retrouver ici : https://peidf.reference-syndicale.fr/2016/07/662/