Le 27/06/2022
Venu lundi 27 juin avec Jean Bassères et Nadine Crinier à l’agence Paris Cardinet pour tenir une conférence de presse sur les métiers en tension, le nouveau ministre du travail, Olivier Dussopt, l’a été tout autant (en tension !) quand il s’est rendu compte que des élu.e.s CSE et des délégué.e.s syndicaux.ales CGT Pôle emploi Ile de France assuraient sur place son comité d’accueil…
Au bout de quelques minutes d’interpellations verbales, constatant que le syndicat allait lui voler la vedette sous l’œil des caméras, il a consenti à accorder aux élu.e.s un rendez-vous au Ministère!
Le 30/06/2022
3 jours plus tard, une délégation d’élu.e.s CGT Pôle emploi était donc reçue par Philippe Zamora, conseiller du ministre en charge de l’emploi et de l’assurance chômage, pour présenter ses revendications.
Bien sûr, les divergences étaient légion des deux côtés de la table. Cela a été par exemple l’occasion de calmer l’enthousiasme du conseiller sur l’accompagnement CEJ (« Un portefeuille de 30 DE, c’est super non ? ») quand il a compris que l’essentiel de l’activité des agent.e.s portait sur la gestion du tableau des parcours des jeunes et la chasse aux 15 heures d’activité par semaine qui leur sont demandés.
Quand on pense que ce concept pourrait servir de modèle à la réforme du RSA souhaitée par Macron, cela laisse songeur !
France Travail, rémunérations, effectifs,
voici quelques infos distillées par le conseiller
Selon lui, France Travail ne signerait pas la fin de Pôle emploi, mais serait une « bannière commune » qui servirait de cadre à une meilleure coopération entre les différents acteurs du service public de l’emploi…
La réforme « France Travail » sera « très concertée » avec les parties, les partenaires sociaux et les collectivités territoriales, assure le conseiller du ministre.
Quand nous lui avons demandé si le Ministère s’engageait à ce qu’il n’y ait pas de régionalisation de Pôle emploi ou de conséquences en terme statutaire sur les agent.e.s, il a freiné des 4 fers en nous disant que cela dépendrait des discussions avec les différentes parties prenantes…
Il est impératif de rester en alerte sur ce sujet et la CGT Pôle emploi avec l’ensemble de la CGT continuera à défendre la nécessité d’un Service Public de l’Emploi national.
Sur les effectifs : après avoir relativisé « les bons chiffres du chômage » notamment sur les catégories B et C, le chômage des plus de 50 ans et de très longue durée, nous avons réaffirmé que :
- Au vu de la taille des portefeuilles, du manque d’agent.e.s indemnisation et de la situation des fonctions support, les effectifs à Pôle emploi étaient nettement insuffisants,
- Le taux de précarité à Pôle emploi qui avoisine les 20% était inadmissible d’autant plus dans le Service Public de l’Emploi alors que la 1ère Ministre (ancienne Ministre du Travail) avait fait de la lutte contre la précarité son cheval de bataille (sic).
Le conseiller a voulu botter en touche en disant qu’il n’interférerait pas dans la gestion RH de Pôle emploi. Nous lui avons « rappelé » que le plafond d’emploi était fixé dans le Projet de Loi de Finances (PLF) voté par les parlementaires et avons demandé une augmentation significative des effectifs en CDI et la titularisation de l’ensemble des collègues en CDD qui le souhaitent.
Nous avons demandé la création d’équipes mobiles ou volantes départementales qui permettraient de pallier aux absences.
Salaires et rémunérations
Si les augmentations de salaires des agent.e.s de droit privé (environ 1%) et des agent.e.s de droit public (3,5%) ont été obtenues grâce aux différentes mobilisations et grèves, elles sont loin de compenser les pertes de pouvoir d’achat cumulées et même celles de l’année 2022 (plus de 7% d’inflation prévue en septembre). Nous avons demandé au Ministère, comme nous l’avions fait la veille à la DG :
- Une ouverture de NAO dès la rentrée de septembre qui permette à minima le maintien du pouvoir d’achat (12% !),
- Une ouverture de concertation sur la revalorisation des grilles des agent.es publics en rappelant que des revalorisations des grilles avaient eu lieu dans de nombreuses administrations sans que cela ne soit le cas à Pôle emploi (dans la perspective d’un rattrapage équivalent à 20%).
La DG nous a répondu qu’ils attendaient le feu vert du Ministère de tutelle, le Ministère du Travail, qu’ils avaient bien en tête la problématique de rémunération des agent.e.s de Pôle emploi de droit privé et public.
La question du pouvoir d’achat est centrale pour les agent.e.s de Pôle emploi comme pour la grande partie de la population. Le projet de loi pouvoir d’achat, qui sera présenté en juillet au parlement, ne semble pas aujourd’hui répondre de manière pérenne aux besoins de la population.
Nous verrons si nous avons été entendus et si des négociations s’ouvriront en septembre. En tout état de cause si nous voulons des augmentations qui permettent a minima de compenser l’inflation galopante, une mobilisation des agent.e.s sera indispensable.
Cette rencontre a permis de rendre compte de la situation dans nos agences et de donner un regard réaliste à notre quotidien.
La motion adoptée par les agent.e.s francilien.ne.s réuni.e.s en AG deux jours avant la rencontre a été laissée au conseiller.
Désormais, rue de Grenelle, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !