Si une dématérialisation peut parfois s’envisager comme une amélioration pour certain ; dans le cadre de celle qui concerne les tickets restaurants, c’est tout sauf une bonne idée. Nous vous expliquons pourquoi !
Le décret permettant la dématérialisation des titres restaurant a été publié fin janvier 2014 et est entré en vigueur début avril 2014.
Les instigateurs de ce décret pensait sans doute que la mayonnaise allait prendre rapidement et que tout le monde allait passer au titres restaurant par carte à puce, sauf qu’aujourd’hui il n’en est rien et le système peine à prendre son envol et pour cause…
LA RÈGLE :
Le titre restaurant :
- est destiné à l’acquittement du repas d’un salarié,
- est utilisable auprès de commerçants agrées par la CNTR (Commission Nationale des Tickets Restaurant),
- n’est normalement pas utilisable les dimanches et jours fériés (sauf décision contraire de l’employeur).
LA RÉALITÉ :
Si dans la règle, le titre restaurant doit exclusivement à Pôle Emploi servir à payer le repas du midi d’un agent, dans la réalité son usage est tout autre.
En effet, beaucoup d’agents se servent des tickets restaurants pour des usages variés. Payer une partie de ses courses alimentaires, car il apparait parfois préférable de préparer un repas le midi surtout lorsqu’on ne dispose que de 45 minutes de temps de pause entre le dernier entretien du matin et la prise d’un accueil l’après-midi et qu’il est donc bien difficile de se rendre au restaurant.
Il arrive aussi de profiter d’un repas plus copieux, notamment en fin d’année entre collègues en utilisant plusieurs tickets restaurant. La carte de paiement étant plafonnée à 19 euros par jour… fini les petits extras.
Terminé également, la possibilité de donner un ticket restaurant à son enfant, son conjoint ou un proche, ou encore, comme beaucoup le font souvent, à quelqu’un de nécessiteux à qui un ticket restaurant constitue dans ces cas là la promesse d’un vrai repas. Fini aussi la possibilité de dépanner un collègue !
Certes tous ces exemples ne correspondent pas aux conditions définies dans les règles d’utilisation des tickets restaurants qu’ils soient en version papier ou en version dématérialisée. Saut que le décret réglementant l’utilisation de notre nouvelle carte à puce ne prend absolument pas en compte L’USAGE que nous en faisons. Or l’usage aujourd’hui que nous faisons de nos tickets restaurants nous appartient et la Direction de Pôle Emploi souhaite nous en déposséder par le biais de la dématérialisation !
Encore une fois, à la CGT Pôle Emploi Ile de France, nous ne sommes pas opposés à l’utilisation des nouvelles technologies pour faciliter le quotidien des agents. Mais dans le cas présent c’est bien un recul auquel nous sommes confrontés. Alors si la Direction de Pôle Emploi souhaite que nous n’utilisions pas nos tickets restaurants pour faire des courses ou se payer un bon repas de temps en temps et que nous ayons une utilisation rigoriste de ces tickets, qu’elle mette en place une réelle politique d’évolution des salaires et des coefficients pour les agents de droit privé et qu’elle défende la hausse du point d’indice pour les agents de droit public auprès du Ministère de tutelle !
LA CARTE À PUCE : DE NOMBREUX POINTS NÉGATIFS
Le principal inconvénient concerne la liberté d’utilisation des tickets restaurants et l’impossibilité d’en faire don à des associations caritatives comme les Restos du Cœur.
- Peu de restaurants aujourd’hui acceptent ce mode de paiement.
- Fin du paiement des courses (Par carte, le règlement en supermarché est limité à certains produits pour les rares établissements qui l’acceptent)
- Utilisation exclusivement sur les heures de travail (fini l’utilisation le dimanche et jours fériés)
- Plafonnement des règlements à hauteur de 19 euros par jour
- Problème de traçabilité des heures et lieux de repas
- Interrogation par l’utilisation des données collectées par APETIZ
- Interrogation sur l’argent capitalisé sur nos « comptes tickets restaurant » par APETIZ (filiale du groupe NATIXIS… une banque)
La liste est longue comparativement aux avantages reçus. Les principaux étant de pouvoir régler au centime près et un gain écologique certain.
PAS UN AVANTAGE NON PLUS POUR LES RESTAURATEURS
La version papier est en soi un véritable casse tête pour les restaurateurs. Dès lors on aurait pu penser que pour eux, l’apparition des cartes de paiements seraient un net avantage ! La vérité est toute autre.
Il faut savoir que pour la version papier, chaque restaurateur doit s’acquitter d’une commission prélevée par les émetteurs de tickets restaurants. À titre d’information, il faut savoir qu’entre 2005 et 2014 (date du décret officialisant la dématérialisation) les taux avaient déja augmenté de près de 150% !
La complexité du système en version papier permettait aujourd’hui au restaurateur de prétendre à des taux de commission de 1 à 2%. Avec la carte et la promesse d’un paiement plus rapide au restaurateur, le taux avoisinerait les 3 à 4%.
bonjour
je suis tout a fait contre cette carte qui nous laisse aucune liberte et je suis pour que les tickets papiers reste
merci